Ecole de garçons à Ernée
Généalogie

La scolarité au XIXe-XXe siècles

À travers l’histoire des établissements scolaires en Mayenne, je vous partage le parcours scolaire de Bernard AVENEAU, à partir des archives et récits familiaux.

Les écoles à Ernée

Une des plus anciennes mention d’un collège à Ernée remonte à 1691. En 1755, il est presque délaissé.  Le 23 mars 1762, le roi autorise par lettres patentes l’établissement d’un nouveau collège à Ernée. Il se construit en 1784 près de l’église. Il accueille une cinquantaine de pensionnaires. En 1789, le collège avait un principal, trois maîtres en latin, un pour le français, et cent à cent vingt-cinq élèves.

Après la laïcisation, à la rentrée de 1792, les deux régents n’avaient plus de rétribution « parce que les élèves n’étaient pas nombreux ». En 1797 « la commune d’Ernée n’a plus aucune ressource pour l’instruction des enfants.

Le 12 juin 1813, l’école primaire est annexée au collège. On y reçoit une instruction gratuite, basée sur l’apprentissage de  la lecture, l’écriture et le calcul.

Le 28 mars 1841, l’instituteur M. Poirier fait l’inventaire de ses classes :

Monographie de l’instituteur – Ernée – 1899 – Archives départementales de la Mayenne – Cote MS 8013-1
Reconstitution d’une classe 1900 – Source : site Musée d’école de la Tour Nivelle

Une école primaire supérieure et professionnelle remplace le collège en 1893.

Ernée Ecole Primaire Supérieure et Professionnelle – Collection personnelle

En 1899, elle est en pleine voie de prospérité et donne des résultats très satisfaisants , mais elle devient rapidement insuffisante.

Des écoles communales, d’autres écoles primaires et des écoles libres (hors contrat de l’État) sont créées.

Annuaire administratif, professionnel et agricole de la Mayenne – 1899 – Archives départementales de la Mayenne – Cote 3PE893/1964

En 1899, Ernée dispose d’une école maternelle, une école communale de garçons, une écoles communales de filles, un enseignement primaire supérieur. Un enseignement libre supérieur est délivré par l’école Saint-Joseph, les sœurs d’Evron, les sœurs FRILOUX et un pensionnat tenu par Mlle CLÉMOT.

Ernée – Ecole de garçons – Collection personnelle

Le certificat d’études primaires

Le 20 août 1866, sous l’impulsion de Victor Duruy, ministre de l’instruction publique, une circulaire met en place un certificat d’études primaires. Les modalités d’organisation et d’évaluation sont laissées à la libre appréciation des conseils généraux.

Le 16 juin 1880, un arrêté ministériel harmonise les pratiques.

Le 28 mars 1882, la loi Jules Ferry rend l’instruction primaire obligatoire de six à treize ans.

  • L’article 6 précise : « Il est institué un certificat d’études primaires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès l’âge de onze ans. Ceux qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d’études primaires, seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur restait à passer. »

En 1897, l’examen comporte trois épreuves écrites (dictée, calcul, rédaction portant sur la morale, l’histoire – géographie ou les sciences), une épreuve de couture pour les filles, une épreuve de dessin ou d’agriculture pour les garçons, des épreuves orales (lecture – récitation, histoire – géographie). L’examen est obtenu si le candidat obtient la moyenne aux épreuves écrites et la moyenne à l’ensemble des épreuves. Le zéro est éliminatoire. L’écriture est évaluée sur le texte de la dictée.

Organisation des études

Le 18 janvier 1887, un décret organique de l’enseignement primaire précise l’organisation des écoles :

Chapitre premier – Ecoles maternelles et classes infantiles

  • Art. 1er. Les écoles maternelles sont des établissements de première éducation, où les enfants des deux sexes reçoivent en commun les soins que réclame leur développement physique, moral et intellectuel. Les enfants peuvent y être admis dès l’âge de deux ans révolus et y rester jusqu’à l’âge de six ans.
  • Art. 2. Les classes enfantines forment le degré intermédiaire entre l’école maternelle et l’école primaire. Elles ne peuvent exister que comme annexe d’une école primaire élémentaire ou d’une école maternelle

Les enfants des deux sexes y sont admis depuis l’âge de quatre ans au moins jusqu’à l’âge de sept ans ou plus. Ils y reçoivent avec l’éducation de l’école maternelle, un commencement d’instruction élémentaire.

(…)

Chapitre II – Écoles primaires élémentaires

  • Article 28. L’école primaire élémentaire est ouverte aux enfants de 6 ans révolus jusqu’à 13 ans révolus .

Nul élève ne pourra être admis dans une école primaire élémentaire avant l’âge de 6 ans, s’il existe, dans la commune et à proximité, une école maternelle publique ; avant l’âge de 7 ans, s’il existe une classe enfantine publique.

André AVENEAU à l’école Saint-Joseph

André René Marcel AVENEAU naît le samedi 9 décembre 1899 à 23h, à Ernée (Mayenne). Son père a déclaré sa naissance à la mairie le lendemain à 10h00 du matin.

Il est le quatrième et dernier enfant de François Joseph Romain Auguste AVENEAU, âgé de trente-trois ans, et de Marie Françoise Emilie LESAULNIER, âgée de trente-deux ans. Ils sont domiciliés rue des Celliers à Ernée et sont tous le deux débitants de boissons.

André fréquente l’école Saint-Joseph à Ernée à partir de six ans, en 1905. Ses parents tiennent alors l’hôtel du Bivouac, au 2 rue de la gare.

La scolarité de Bernard AVENEAU

Bernard AVENEAU voit le jour le jeudi 20 septembre 1934 à Paris-IVème.

Il est le fils légitime de André René Marcel AVENEAU, électricien, âgé de trente-quatre ans et de Madeleine Ernestine DORRÉ, couturière, âgée de vingt-cinq ans. Ils sont tous les deux originaires de la ville d’Ernée en Mayenne.

Le jour suivant la naissance de Bernard, le 21 septembre à trois heures, sa mère Madeleine meurt à l’hôpital de l’hôtel-Dieu à Paris IVème.

Bernard passe ses premières années chez une nourrice Mme Eugénie REVERS à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne).

Recensement du 31 mars 1936 – Combs-la-Ville – 61 rue Sermonoise
Archives départementales de Seine-et-Marne – Cote  10M562
André et Bernard à Combs-la-Ville
Bernard dans les bras de sa cousine Françoise, fille de François AVENEAU. A sa gauche, sa nourrice, veuve Eugénie REVERS.

André travaille alors pour l’entreprise d’électricité de son frère François (136 rue Legendre à Paris). Un de leur client le plus important est la verrerie Lalique qui a des ateliers à Combs-la-Ville, installés dans l’ancien moulin de Vaux-la-Reine.

André rend probablement visite à Bernard lorsqu’il est de passage à l’usine et quelques dimanches dans l’année.

L’école étant obligatoire à partir de l’âge de six ans, Bernard a du aller à l’école à Combs-la-Ville pendant deux années.

Ecole primaire à Ernée 1942-1944

En 1942, lorsque Bernard a huit ans, son père le place chez Mme Odette MONCLAIR à Ernée, où il effectue deux années d’école primaire.

Pensionnat de Sillé-le-Guillaume 1944-1946

Deux années plus tard, en 1944, André souhaite confier Bernard à son cousin ; le Frère Joseph, dans le pensionnat Saint-joseph de Sillé-le-Guillaume (Sarthe).

Il reçoit une réponse favorable de sa part. La correspondance est écrite sur une  carte postale montrant le dortoir du pensionnat.

Dortoir du pensionnat de l’école Saint-Joseph de Sillé-le-Guillaume – Collection personnelle

« Sillé-le-Guillaume Sarthe, le 25 juillet 1944

Bien cher Monsieur

Il me sera bien agréable de recevoir un petit Aveneau dans notre maison dès la rentrée et je vous remercie de me faire confiance. Mes cousines vous ont fait un portrait trop flatteur de leur cousin de sillé, mais enfin je puis vous assurer de tout l’intérêt que je porterai à votre cher petit, d’autant plus qu’il est privé de l’affection de sa maman.

Il m’est impossible de vous dire l’époque de la rentrée et les prix de pension…Je vous joins l’extrait du prospectus. Si la guerre finit, je compte bien augmenter d’une classe les études.

Veuillez agréer mes salutations empressées et soyez assez aimable pour redire mon affectueux bonjour à mes cousines.                                                                                      J. Aveneau»

Verso de la carte postale ci-dessus – Correspondance entre le frère Joseph et André AVENEAU
Elèves de l’école saint-Joseph à Sillé-le-Guillaume, avec le Frère Joseph en 1945. Bernard : 3ème rang, 3ème en partant de la gauche

En 1946, Bernard obtient la première partie du certificat d’études. Il a onze ans.

Certificat d’études primaire –
Collection personnelle
Bernard AVENEAU –
Collection personnelle

Entre 1946 et 1948, les documents en possession de la famille ne permettent pas de savoir exactement où était Bernard entre douze et quatorze ans  : Sillé-le-Guillaume, Ernée, Paris ?

Les recherches vont se poursuivre à partir des récits transmis oralement par Bernard à ses enfants :

  • Bernard rend visite à une grande tante qui est mère supérieure à l’abbaye Notre-Dame d’Evron. Alors qu’elle est souffrante, il doit rester de longues heures à son chevet.
  • Bernard s’engage dans le noviciat. Il part juste avant de prononcer  ses vœux.

A partir d’octobre 1948, il est en apprentissage au C.C.I., 2 passage Raymond à Paris XIIIème. Bernard apprend le métier d’électricien et obtient son CAP le 15 septembre 1951. Il part sur les traces de son père…

Note : André AVENEAU est le quatrième et dernier enfant de François Joseph Romain Auguste AVENEAU, et de Marie Françoise Emilie LESAULNIER, débitants de boissons.  Cf article de blog – Fév. 2024 –Un couple à Ernée – Fin XIXème – Début XXème

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