
Le soldat Eugène Théodore Meyer
Eugène Théodore Meyer naît le jeudi 16 septembre 1880 dans le 10ème arrondissement de Paris.
Ses parents, originaires d’Alsace se sont mariés à Paris en 1872. Son père est boulanger, sa mère cuisinière.
A l’âge de vingt ans, il est mobilisé dans la classe 1900, sous le matricule de recrutement n°3516. Il est alors homme de peine (Homme qui gagne sa vie par un travail pénible de corps). Ses parents habitent au 4 rue du Sénégal à Paris 20ème.

Archives de Paris – Fiche matricule – Cote D4R1 1062

Eugène mesure 1m69. Il a les cheveux et sourcils châtains, les yeux gris, le front ordinaire, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale. Il possède une instruction primaire.
Le 14 novembre 1901, il incorpore le 150ème régiment d’infanterie avec le n° de matricule 3911, en tant que soldat de 2ème classe.
Il est envoyé dans la disponibilité le 21 septembre 1902. Il a reçu un certificat de bonne conduite .
Il entre dans la réserve active de l’armée le 1 novembre 1904.
Il épouse à l’âge vingt-six ans Marthe Lucie Gérard, le 9 juillet 1907 à Paris 20ème. Il exerce le métier de boulanger comme son père. Marthe est papetière.
Il est domicilié chez ses parents au 20 rue de Tourtille dans le quartier de Belleville. Marie est domiciliée dans le même quartier au 49 rue Ramponeau.

Source IGN – Localisation des différents domiciles Paris 20ème
Il accomplit une 1ère période d’exercice dans le 72ème régiment d’infanterie du 26 août au 22 septembre 1907.
Il accomplit une 2ème période d’exercice dans le 72ème régiment d’infanterie du 16 mai au 1er juin 1911.
Le 26 janvier 1914, Eugène et Marthe habitent avec leur fille Marthe Eugénie, à Paris 15ème, au 27 rue Desnouettes.
Eugène est ensuite affecté dans l’armée territoriale au régiment d’infanterie d’Amiens.
Il est rappelé à l’activité le 12 août 1914 pour répondre à l’ordre de mobilisation générale. Il a rejoint son corps le jour même. Il a trente-trois ans.
Il passe au 25ème régiment d’infanterie le 19 octobre 1914, puis au 51ème régiment d’infanterie le 26 septembre 1917. Il est soldat de la 2e compagnie, 1er bataillon.
Ministère de la guerre – Mémoire des hommes – Citation du 51e régiment d’infanterie
« Régiment ardent et manouvrier. Sous la conduite du Lieutenant colonel Teilhac, après avoir le 8 août exécuté de vive force, en plein jour, sous le feu de l’ennemi, un passage de rivière difficile et âprement disputé, a abordé les 27 et 28 septembre 1918 avec entrain et habileté, des positions successives, défendues par un système puissant de feux de mitrailleuses énergiquement servies, abritées sous casemates et non soumises à la préparation de l’artillerie. Y a fait plus de 300 prisonniers et a capturé 35 canons, 50 mitrailleuses, des munitions et un matériel considérable. » (Ordre de la IV° armée)

Mémoire des hommes – Journaux des marches et opérations
archives_SHDGR__GR_26_N_643__005__0078__T
Les dernières journées d’Eugène
30 août 1918 : le régiment s’embarque en chemin de fer à la gare de Feuquières .
1er septembre : 1er bataillon à Heilly-l’évêque
15-16 septembre : Courtisols le 1er bataillon a fait 41km de marche de nuit
17-18 septembre : bivouac dans les bois ND de la Croix-en-champagne
18-24 septembre : bivouac ND de Laval
25 septembre : les compagnies touchent leurs munitions de combat en vue de l’offensive prochaine et se portent dans la soirée sur leurs emplacements de départ savoir :
1er bataillon (de tête) au sud de la cote 189
3e bataillon au sud des abris Guérin
2e bataillon (de queue) sur les emplacements au sud de l’arbre R
P.C. du colonel = abris Guérin
Ces mouvements sont terminés pour 23 heures
26-28 septembre : l’attaque générale est déclenchée à 6h35.
A 7h, le 26 septembre, Eugène décède sur le champ de bataille.
Pertes :
Officiers : 4 tués, 5 blessés
Troupe : 65 tués, 250 blessés, 9 disparus

Source IGN – Localisation des différents lieux

Mémoire des hommes – archives_H940496R

Nécropole La Crouée à Souains-Perthes-Lez-Hurlus – Cliché ECPAD
Tombe individuelle n° 8929 – Eugène Meyer
Transcription acte de décès
51e régiment d’infanterie. L’an mil neuf cent dix huit, le vingt et un du mois d’octobre à onze heures vingt minutes étant à Lignon (Marne). Acte de décès de Eugène Théodore Meyer dit Theodore soldat du 51e d’infanterie – 2e compagnie, 1er bataillon, immatriculé sous le numéro matricule 3516 Seine 1er bureau. Né le seize septembre mil huit cent quatre vingt à Paris, département de la Seine, décédé à Manre Ardennes le vingt huit du mois de septembre mil neuf cent dix huit à sept heures. Mort pour la France. Tué à l’ennemi, fils de Eugène Théodore et de Caroline Bernhard, domiciliés à Paris, canton du 20e arrondissement, département de la Seine. Dressé par nous Claudius Clavellet, officier de détails au 51e régiment d’infanterie, officier de l’état-civil sur la déclaration de Camille Poupard soldat et de Lucien Fabore, soldat tous deux du 51e d’infanterie, témoins qui ont signé avec nous après lecture. Suivent les signatures et législation. Suit mention rectificative (Loi du 18 avril 1918) Le soldat Meyer étant prénommé Eugène Théodore et non Eugène dit Theodore. Le défunt né à Paris dixième arrondissement domicilié en dernier lieu à Paris, 15e arrondissement, 27 rue Desnouettes était époux de Gérard Marthe Lucie, Paris le six juillet mil neuf cent dix neuf. Le Ministre de la Guerre par délégation, le Chef du Bureau des Archives Administratives. Signé : illisible. Transcrit le vingt cinq août mil neuf cent dix neuf à dix heures du matin par nous, Auguste Mars, adjoint au Maire du quinzième arrondissement de Paris.
Archives de Paris – Cote 15D 280
Il décède à l’âge de trente-huit ans. Il a reçu la médaille militaire au journal officiel du 7 septembre 1919.


4 commentaires
Noëline Visse
Bel hommage à Eugène Théodore dans cet article bien illustré.
La carte des lieux de combats est très bien faite 🙂
Que sont devenues Marie et Marthe après la mort d’Eugène ?
Noëline Visse
Bel hommage à Eugène Théodore dans cet article bien illustré.
La carte des lieux de combats est très bien faite 🙂
Que sont devenues Marie et Marthe après la mort d’Eugène ?
Véronique Aveneau
Après le décès d’Eugène, sa femme (qui, je me suis trompée s’appelle Marthe aussi et non Marie) et sa fille, sont parties sur Montluçon (recensement 1921). Marthe (fille) s’y marie en 1924.